Alimentation

#7JoursVégane : Et si on se faisait un plateau de charcuteries... végétales ?!

Par Léa Esmery, le 25 juillet 2016

Charcuterie vegan

Oui, vous avez bien lu. Plateau de charcuteries. Je devine ce que vous pensez : quel manque de persévérance. Il n’a pas fallu longtemps pour qu’elle se jette sur la première boucherie, ou le premier supermarché du coin, pour assouvir une envie urgente de saucisses et de jambons.

Il est vrai que les apparences jouent contre moi. Mais sachez que pourtant, je n’ai pas (encore) renoncé aux principes végétaliens.

Je m’explique, le chorizo, les saucisses et les tranches de salami que vous voyez sur la photo ci-dessus sont en réalité 100 % végétales. Appelés « simili-viandes », ces produits sont un excellent moyen d’adopter des mets végés sans pour autant changer ni ses habitudes, ni ses recettes de cuisine. Idéals pour les « apprentis véganes », ils permettent d’atténuer la sensation de manque suscitée par le passage à une alimentation exempte de nourriture d’origine animale.

Car, en réalité, nous n’avons pas besoin de consommer des animaux pour garantir notre apport quotidien en protéines (soit idéalement 0,8 gramme par kilogramme de poids corporel, pour le calculer : cliquez ici). L’essentiel des nutriments nécessaires au bon fonctionnement de notre organisme qui se trouvent dans la viande et les produits laitiers proviennent … des végétaux consommés par les animaux. Idem pour les poissons, l’Oméga 3 et l’Oméga 6 qu’ils contiennent sont issus des algues ainsi que des proies dont ils se sustentent.

Il n’est pas nécessaire de manger de la viande pour garantir son apport quotidien en protéines. Celles que l’on trouve dans les végétaux contiennent les vingt acides aminés entrant dans la structure des protéines humaines. Les simili-viandes contiennent en outre beaucoup moins de gras saturé et pas de cholestérol, elles sont donc meilleures pour la santé que leur version animale. On notera toutefois que les meilleures sources de protéines végétales, sont celles qui ne sont pas transformées. Et qui se trouvent dans les légumineuses, les noix, le tofu ou encore le tempeh (auquel nous consacrons également un article dans le cadre de cette semaine végane).

Less is more

Mais est-ce aussi bon que beau ? Et bien oui. Mention spéciale au petit goût fumé des saucisses « smoked meat » que l’on peut consommer crues ou bien grillées. Côté texture, si l’extérieur des produits fait montre d’une certaine fermeté, l’intérieur est quant à lui fondant à souhait. Loin d’être fades, les charcuteries végétales offrent une diversité de saveurs assez étonnante. De la pistache au seitan, en passant par la pointe de piquant du chorizo végétal, il y en a pour tous les goûts !

Pas d’effet placébo possible toutefois. Si elle en a l’aspect, la charcuterie végétale a une saveur bien différente de son équivalent animal. C’est donc un tout autre monde culinaire qui s’offre à vous, et à vos petits plats. Et si certains produits ont une saveur extrêmement prononcée et peuvent être dégustés sur le pouce, notamment le chorizo et le salami végétal, les saucisses et les tranches de seitan gagneraient à être travaillées avec du tamari ou des herbes.

Quant au coût, il est à peu près similaire à celui des charcuteries animales. Et comme pour ces dernières, il y en a pour toutes les bourses. Comptez 4,50 euros pour cinq saucisses de la Boucherie Végétarienne, snacking spécialisé Place d’Aligre, où vous trouverez tout ce qu’il vous faut pour vos futurs barbecues. Pour le reste, rendez-vous dans votre magasin bio préféré et le tour est joué :

-6 tranches de Végé’tranches fumées : 1,92 euros

-15 tranches de salami Veggie : 3,29 euros

-15 tranches de salami Veggie à la pistache : 3,29 euros

-1 Chorizo : 7,75 euros


Choisir de ne pas consommer de viande parce que :

-L’organisme n’est pas fait pour digérer la viande : nous avons des intestins d’herbivore. Ceux-ci mesurent 7 mètres en moyenne contre 1,30 et 2 mètres pour les carnivores. Ils sont donc trop longs pour nous permettre de digérer la viande rapidement. Cette dernière stagne dans notre organisme contribuant ainsi à son acidification. Nous digérons mal la viande, c’est un fait. Quid de l’envie de dormir qui vous taraude après une grosse entrecôte …

-Cela permet de prévenir le développement de certaines maladies telles que : le diabète, le cancer, la sclérose en plaques, les maladies cardio-vasculaires, l’hypertension, Alzheimer et bien d’autres ! Tout est bon dans le cochon, vraiment ?

-La concentration d’insecticides, de médicaments (antibiotiques, hormones) et de produits chimiques nocifs contenus dans la viande est éminemment supérieure à celle des légumes et des céréales. L’Union européenne a beau avoir interdit depuis 2006 l’administration d’antibiotiques pour améliorer la croissance des animaux, ceux-ci restent utilisés dans le cadre de traitement préventif de maladies.

-Les poissons font partie des aliments les plus pollués : mercure, métaux lourds, farines animales, pesticides, antibiotiques, PCB, ethoxyquine (bonjour Monsanto) et traçabilité opaque font partie de ce cocktail explosif. S’il est riche en Oméga 3, il est tout à fait possible de bénéficier de cet apport via les huiles végétales et les oléagineux.

-Ce n’est pas juste de considérer que nous avons des droits sur les animaux sous prétexte que nous nous sentons supérieurs puisqu’ils n’appartiennent pas à notre espèce : c’est l’antispécisme. Là encore, deux positions se distinguent : le welfarisme et l’abolitionnisme. La première prône l’amélioration des conditions d’élevage quand la seconde vise la fin pure et simple de l’exploitation animale.

 


Léa Esmery

© Kaizen, construire un autre monde… pas à pas


 

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Franchou le 03/08/2016 à 20:41

Bonjour,
Je ne suis pas convaincu par ce genre de produits.
Je suis, seulement végétarien, mais je refuse catégoriquement d'acheter des produits de l'agro alimentaire, végan ou non.
Je n'envisage pas qu'un régime végétarien ou végétalien reste accroché au système de distribution qui a perverti notre agriculture.
Il y a d'autres façons de changer de régime alimentaire que de se procurer des ersatzs pour faire comme si...
Assurons nous d'abord que les produits soient frais, locaux, de saison, de pleine terre et éventuellement de serre (si elles sont non chauffées); ensuite, laissez libre cours à votre imagination pour cuisiner tout cela, les possibilités sont infinies, ou presque.

Denis Raffin le 28/07/2016 à 16:59

Je suis végétarien et le moins qu'on puisse dire, c'est qu'on ne convaincra pas grand monde avec ce genre de produits. Je fais des adeptes lors que je dégaine un curry de légumes de saison, des soupes de pois cassés ou des galettes de céréales, pas quand j'achète de la simili-viande.
Mais, ce qui m'agace le plus, ce sont les arguments choisis en fin d'article pour justifier de ne plus manger de viande. Le coup de la santé, passe encore. D'ailleurs discutable, quand on voit comment un végétalien doit se casser le crane tous les jours pour avoir sa dose de fer ou de vitamine B12, passons... Mais le coup de l'anti-spécisme, j'ai toujours énormément de mal à le digérer. C'est vraiment une théorie très discutable. On ne développera pas ici sinon ça va finir en concours de trolls et de points Godwin.
Franchement, il n'y a qu'une raison valable pour justifier le végétarisme : l'aspect écologique. L'élevage demande des surfaces énormes et nous sommes obligés, pour satisfaire les besoins de nos animaux, de sacrifier des terres vivrières (ou pire : des forêts, comme la forêt amazonienne) pour cultiver du fourrager (soja, maïs, etc.). Bref, en consommant de la viande, on déforeste, on affame les pays du sud, on émet des tonnes de CO2 et de méthane. Bref, on détruit la planète. Comment avez-vous pu passer à côté de cet argument ?
D'ailleurs, tous les autres arguments me font marrer. La palme à celui de la sieste et de la longueur d'intestin. J'ai arrêté de manger de la viande depuis plusieurs mois et je fais toujours la sieste après le repas. Est-ce que je suis encore en train de digérer ma dernière entrecôte ?

François le 27/07/2016 à 14:05

Intéressant la boucherie végétarienne ... mais la plupart de leurs produits contiennent des blancs d’œuf ou du blé (deux intolérances qui reviennent couramment).

Romain M le 26/07/2016 à 14:23

Bonjour Colaro,

Je ne suis ni vegan, ni végétarien. Votre question est très bonne, mais je sens une pointe d'agacement dans vos propos.

Je me permets tout simplement de vous retourner la question : savez seulement comment sont préparées les viandes et charcuteries des filières classiques ???
Comme pour tous bon éco consommateur, chacun à le droit et le devoir de se renseigner sur la provenance de produits qu'il consomme. La transparence est la clé de la bonne consommation.

Ne nous privons pas d'initiative et de produits de ce type par simple scepticisme sur la provenance.

Bonne journée.
Amicalement.

Yoplaboum le 25/07/2016 à 21:48

Bonjour, où est-ce que vous vous procurez tous ça ?
Je suis un omnivore en passe de devenir végétarien, mais c'est pas facile, surtout en France (j'ai pu comparer à l'Angleterre et l'Allemagne, où c'est souvent moins chère, mieux indiqué, où tous les restos proposent des plats végé, etc ...) !
(je ne le représente pas encore dans ma vie de tous les jours, mais j'ai une philosophie antispéciste, amoureux du bon traitement animal, c'est ma première motivation dans ce sens.)
Je trouve très bien de promouvoir le végétarisme avec des produits qui peuvent remplacer ceux du quotidien des carnivores :)
Je finirais par un mot d'encouragement à continuer des articles de ce genre, et aux autres personnes souhaitant passer du côté du respect animal !

Colaro le 25/07/2016 à 21:46

Faire la promotion du végétarisme (ou je sais plus comment on appelle ça maintenant surement un nouveau nom américain), je veux bien. Mais comment pouvez vous faire la promotion de ce genre de produits? Savez vous seulement comment ils sont fabriqués? Êtes-vous sûre de manger sainement lorsque vous mangez ce genre de "choses"?