Culture & Solidarités

Connexions Solidaires, pour aider les plus fragiles à entrer dans le monde 2.0

Aghdas n'as pas grandi avec le numérique. Il faut tout apprendre mais c'est passionnant !

Créée en 2013, Connexions Solidaires est une association qui aide les personnes en difficulté à se familiariser avec les nouvelles technologies et à acquérir un « bagage numérique minimum ».

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Aghdas n’as pas grandi avec le numérique. Il faut tout apprendre mais c’est passionnant !

Comme de nombreux vendredis matin, Mammadou participe à un atelier proposé par l’association Connexions Solidaires. Dans le petit local de la rue Jean-Jaurès, à Saint-Denis, il s’initie à l’informatique avec l’aide de bénévoles. Aujourd’hui, il consulte ses courriels et navigue sur Internet. Le sexagénaire, vêtu d’un beau costume trois-pièces, est énergique et souriant. « J’avais un ordinateur à la maison, mais j’étais incapable de m’en servir, cela m’énervait. J’ai demandé à mes enfants de m’apprendre, sauf qu’ils n’étaient pas du tout patients et j’avais du mal à comprendre ce qu’ils me montraient. Depuis, je viens chez Connexions Solidaires, et je progresse beaucoup », explique-t-il. Alors qu’il n’avait aucune idée de comment utiliser un ordinateur, il est désormais capable de se débrouiller de manière autonome. « L’âge n’est pas une excuse pour refuser de faire des choses, il faut vivre avec le monde, et le monde change », plaisante-t-il en grattant sa barbe blanche.

« Je peux désormais remplir des formalités en ligne et garder le contact avec ma famille à l’étranger. »

À côté de lui, une jeune femme tente de recopier un texte imprimé sur un logiciel informatique.

Les ateliers sont pensés pour que chacun ait un but et puisse l’accomplir à la fin de la séance. Pour aider et conseiller, des bénévoles sont présents. Déborah est une jeune retraitée dynamique. Ancienne professeur d’anglais à Saint-Denis, elle a cherché à se trouver une utilité sociale. En passant devant la porte de l’association, elle a été intriguée. « Je voulais vraiment avoir l’occasion de servir à quelque chose, mais aussi pouvoir créer du lien social…  C’est l’endroit parfait pour cela. »

L’une des bénéficiaires du dispositif, jeune retraitée, se fait aider par Déborah pour choisir une sonnerie de téléphone adéquate : « Je n’ai jamais l’impression de déranger ici, j’ose poser des questions “bêtes”, on me répond toujours gentiment », confie-t-elle. Déborah la reprend : « Aucune question n’est bête ».

L’association ne se contente pas d’organiser des ateliers. Elle aide, de manière plus globale, les personnes qui ont peu de ressources à se familiariser avec l’informatique. Ne pas disposer d’un téléphone portable ou d’une connexion Internet est très excluant socialement à l’heure où la plupart des démarches administratives sont réalisables en ligne.  Marina, une jeune employée de Connexions Solidaires, accueille les membres avec un grand sourire. « Tous les bénéficiaires sont orientés ici par des services sociaux : il ne s’agit pas d’un dispositif ouvert à tous. Nous avons de nombreux types de profils, il peut s’agir de gens qui payent très cher pour des services peu adaptés ou des personnes qui ont du mal à se familiariser avec les outils technologiques », explique-t-elle.  Toutes les générations se côtoient dans les locaux qui accueillent une centaine de bénéficiaires. Parmi eux, nombreux sont ceux qui, par exemple, déboursent plus de 50 euros par mois pour un abonnement téléphonique. « Notre premier objectif est d’évaluer avec eux leurs besoins, reprend-elle. Ensuite, nous leur proposons une formule plus adéquate. » L’association bénéficie en effet de tarifs solidaires auprès de certains opérateurs téléphoniques.

Connexions Solidaires met également du matériel informatique en vente, à très bas prix. « Ce sont principalement des téléphones mobiles et des ordinateurs portables assez basiques », explique Marina. « Pour pouvoir faire cela, nous coopérons avec d’autres associations, comme les Ateliers du Bocage. Cette dernière recycle des équipements tout en pratiquant la réinsertion par l’emploi », conclut-elle. Un bon moyen de faire marcher l’économie collaborative, tout en évitant la surconsommation.

 

Par Licia Meysenq

 


 

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Le 29 septembre 2015
© Kaizen, explorateur de solutions écologiques et sociales

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