Une arche de Noé en Mayenne
Maltraités, vendus illégalement, abandonnés ou bien retrouvés blessés, devenus trop vieux ou encombrants, 1500 animaux revivent au Refuge de l’Arche. Visite avec Christian Huchedé, le directeur.
Comment cette aventure a-t-elle commencé ?
En 1968, quatre adolescents ont retrouvé un cormoran blessé sur le bord de la rivière. Comme il n’existait aucune structure dans les alentours pour accueillir l’oiseau, ils ont créé une association.
Quels animaux atterrissent à l’Arche ?
Ici, nous accueillons et nous soignons des animaux sauvages et domestiques. Les spécimens de la faune locale retrouvés blessés sont relâchés dans leur milieu naturel quand leur état de santé le permet. Nous avons aussi des perroquets ou encore des tortues devenus encombrants pour les particuliers. Une dame nous a même rapporté un ours qu’on lui avait offert ! Il y a aussi des singes victimes d’expériences scientifiques, des lions et un tigre recueillis dans un cirque, des loups, des reptiles et des oiseaux exotiques confisqués par les autorités publiques, c’est-à-dire la police, les douanes, l’Office national de la chasse.
J’imagine la surprise des douaniers…
En effet ! Les saisies à Roissy nous ont valu de recevoir des cacatoès, des singes Magot importés clandestinement du Maroc par des particuliers, une famille de wallabys également. Aujourd’hui, les réglementations sont plus strictes et les cas se font plus rares.
Une histoire qui vous a marqué ?
Celle de Miljen, un ours brun. Un cinéaste bosniaque l’a repéré au cours d’un tournage près de Banja Luka. L’animal dépérissait depuis deux ans dans une pièce de 20 m2. Ému par son état de santé, il s’est battu pour le sauver. Quand on l’a récupéré en 2008, il ne pesait que le tiers de son poids normal. Aujourd’hui, il porte bien ses 250 kg.
Propos recueillis par Axelle Bibring-Pilliot
À voir, ce beau reportage sur le Refuge de l’Arche
Texte initialement publié sur A/R magazine.
Le magazine qui donne envie de voyager près de chez soi comme aux antipodes !
