Jacques Gamblin : l’immanquable envolée poétique d’un climato-sensible
Dans le cadre de Kaizen 29 (novembre-décembre 2016), Jacques Gamblin a expliqué patiemment au magazine l’attachement profond qui le relie à la planète. L’occasion de publier Mon climat, discours prononcé par l’acteur à Nantes fin 2015, lors de l’événement « Autrement le monde ». Un gigantesque – et immanquable ! – bol d’air de 23 minutes et 35 secondes dont Kaizen a sélectionné quelques extraits.
« Cette peur ancestrale de ce qui est nouveau ou différent, qui dit non avant de dire oui, nous fragilise et nous abîme. Lorsque cette peur se fissure et se calme, ne sommes-nous pas les premiers à être heureux et fiers d’avoir essayé ? La peur n’est pas le bon moteur. Quand une décision est prise, alors on se retrousse les manches, on solidarise, on transpire ensemble, on se sent intelligents ensemble. On bouge, on essaie, on tente, et la tristesse se dilue. C‘est cette joie-là, moi, que j’ai envie de soulever. Dire oui. On y va. On fonce. On est courageux. On a du cran. Ne serait-ce pas au fond de nous de cela dont nous avons envie ? D’être surpris et de se surprendre ? »
« Faisons le boulot nous-même, individuellement, un plus un, plus un, plus un, car il n’est plus l’heure d’accuser : la liste est en effet trop longue et l’efficacité, nulle. Il est juste l’heure de mettre les mains dedans, de faire des toutes petites choses multipliées par des milliards de toutes petites, qui montrent le chemin de nos désirs aux politiques peureux, de montrer l’exemple à nos décideurs qui décident si peu parce qu’ils pissent dans la culotte de leur impopularité. Rassurons-les, ils en ont besoin. Montrons-leur qu’ils ne craignent rien. Que nous sommes prêts. Que nous sommes conscients et fiers de l’être. Que nous avons envie de bouger pour nous, pour nos gamins et les gamins de nos gamins, parce que c’est le plus bel héritage que nous leur devons, et qu’ils soient fiers de nous. Invitons-les au grand banquet des éléments. »
« Je vous en prie, bougez-vous maintenant les gars ! Et laissez un peu de place aux filles. Nous on est prêts ; les hommes sont prêts. Mettez de la terre et du ciel entre vos dents, mais ne parlez plus la bouche pleine. Et transpirez de la décision. Tombez les chemises et les cravates pour courir après demain. Arrêtez les ascensseurs et les tapis roulants de l’inertie ! Actionnez les manivelles ! Allez mesdames et messieurs, faut aller dans le grand bain, brasser du concret, stopper la parlerie, multiplier les muscles et arrêter de ramper avec la langue (elle a assez tourné, faut baver du palpable). »
« [Médias,] Déployez les gorges de ces inconnus qui inventent de l’alternatif positif tous les jours au réveil. Il y a des milliers de conquérants dans l’ombre qui ont arrêté la glose et creusent des solutions à mains nues, à main propres. Nous voulons les connaître, nous, vos chers auditeurs. Entendre leurs souffles, leurs gestes, leurs idées qui transpirent la sueur perlée de leur conscience. »
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