Faut-il laisser pleurer un bébé la nuit ?



Répondre aux besoins du bébé quand il pleure
permet de faire maturer son cerveau.

Catherine Gueguen

 


Retrouvez un témoignage de Catherine Guéguin dans le hors-série 5 de Kaizen, Pour une enfance joyeuse.

Le 14 mai 2015
© Kaizen, explorateur de solutions écologiques et sociales

Soutenir Kaizen Magazine, c'est s'engager dans un monde de solutions.

Notre média indépendant a besoin du soutien de ses lectrices et lecteurs.

Faites un don et supportez la presse indépendante !

JE FAIS UN DON

Faut-il laisser pleurer un bébé la nuit ?

Close

Rejoindre la conversation

Titi le 16/12/2016 à 01:05

Je ne vois pas bien ce qui dogmatique ici, puisqu'il n'est pas question de croire en une théorie fondée uniquement sur la bonne parole de cette dame, mais je comprends que cette vidéo puisse faire culpabiliser les parents qui laissent volontairement pleurer leur bébé.

Attention aux exagérations, il n'est pas question ici de rendre les enfants débiles (cette personne parle de maturation de leur système nerveux, il ne faut pas interpréter, car le système nerveux finira par maturer de toute façon), mais plutôt d'une probabilité qu'un bébé non écouté s'exprime moins et reste avec ses angoisses... au risque de les subir longtemps.

Ce qui en fera finalement un enfant puis un adulte dans la norme... ;-) mais la norme est-elle ce vers quoi nous voulons tendre, alors que nous avons des marges de progrès possible ?

Revenons à la source du problème : les limites parentales de fatigue, de patience, de stress que vous évoquez... vont-elles être repoussées parce que vous allez laisser votre bébé pleurer seul dans la chambre d'à côté ?

Dans mon cas, je pense qu'au contraire, cela ne ferait qu'augmenter mon stress d'entendre mon bébé pleurer sans répondre à ses besoins... il y a peut-être d'autres solutions à expérimenter avant.

Et pour répondre à la minimisation de la durée des pleurs, 5 minutes ou 10, ou 30, ou 1 heure pour un adulte... ce n'est pas la même chose pour un enfant, qui perçoit une durée bien plus longue (ce serait lié à la fréquence cardiaque notamment).

Essayons un instant de nous mettre en empathie avec ce bébé, nous qui l'avons été mais qui n'en gardons aucun souvenir conscient : il qui doit déjà gérer le tsunami intérieur qui a suivi sa venue au monde : réguler sa température, ressentir la faim, digérer avec son tube digestif encore en "rodage", sont autant de sources de stress pour son système nerveux immature, et autant de raisons valables de manifester son inconfort.

Cette immaturité s'explique par le fait que l'être humain a la particularité de naître "en avance" par rapport à ses cousins mammifères, sans quoi la taille de sa boîte crânienne rendrait toute expulsion impossible. En gros, nous sommes naturellement des prématurés, pour pouvoir bénéficier d'une grosse tête à remplir! Pour être à un niveau équivalent de développement par rapport à la plupart des mammifères, qui sont eux capables de tenir sur leurs pattes à la naissance, d'aller eux-même chercher leur nourriture etc., il faudrait que le bébé reste quelques mois de plus bien au chaud dans l'utérus.

Un nouveau-né est donc extrêmement vulnérable et sa présence physique de ses parents est un besoin... et même un besoin vital probablement inscrit dans nos gènes : si l'on remonte à la nuit des temps, une maman homo sapiens qui aurait eu l'inconscience de poser son bébé à terre mettait en jeu sa survie (et oui, les nouveaux-nés étaient probablement portés en permanence, comme encore aujourd'hui dans bon nombre de cultures non occidentalisées). Et le seul moyen adaptatif que bébé a trouvé pour pallier cela, c'est d'appeler ses parents... en pleurant !

De mon point de vue, c'est bien à nous, parents, de composer avec nos besoins de sommeil, de nous armer de patience et de bienveillance et de nous donner les moyens de nous adapter à la venue de bébé : dormir dans la même chambre dans un premier temps, allaiter, réduire son temps de travail (c'est un droit inscrit dans le code du travail), faire des siestes la journée... sont autant de pistes qui m'ont personnellement aidée.

Tout cela ne dure qu'un temps, bébé finit par construire ce que j'appelle son capital confiance (en vous, en lui, en son environnement) et ce sont autant de nuits sereines gagnées pour la suite.

Sur ce, bon courage à tous les parents et futur parents à qui je ne donnerai qu'un conseil : n'hésitez-pas à vous faire accompagner (même avant l'arrivée de bébé) dans votre chemin vers la parentalité pour trouver la voie qui vous convienne à vous et à votre enfant.

Nicolas le 19/05/2016 à 19:28

C'est fou comme on peut trouver plein d'intelligence sur un site lorsqu'il s'agit d'économie, d'habitat, de solution, mais dès que ça touche à l'enfance on tombe dans la même bêtise que partout ailleurs.

Et je ne qualifie pas le fond, mais la forme. Ce discours est bête parce qu'il est dogmatique. Et que le dogme est intrinsèquement bête.

Je ne dis pas que c'est vrai, ou faux, mais dans certains cas les parents atteignent leurs limites de patience, de fatigue, de stress. Et là ils sont bien beaux les discours des professionnels de l'enfance, mais concrètement parfaitement inutiles en plus d'être culpabilisant.

Chaque enfant est différent, chaque parent est différent, alors arrêtez avec les dogmes !

L'éducation n'est pas une procédure, mais une relation, d'un parent à son enfant. On ne peut pas construire une solution qui ne prenne en compte que les besoins de l'enfant, car l'enfant a aussi besoin de parents en bonne santé.

Donc répondre aux pleurs oui, mais dans la limite de nos capacités. Et il va pas devenir débile si on le laisse pleurer 5 minutes !!

A chacun de faire selon son intuition, ses capacités et ses convictions. Arrêtez de juger, et arrêtez de dire au parents qu'ils rendent leurs enfants débiles !!

Joelle le 10/04/2016 à 23:18

Non on ne laisse pas un bébé pleurer la nuit. Ce n'est pas un caprice : il a peut être mal digéré , a des gaz , est mal positionné , veut être rassuré dans le noir tout seul ... C'est complètement hallucinant de parler de gestion de la frustration .

Elodie F. le 15/02/2016 à 16:15

Mon mari et moi avons mis en place cette organisation pour être moins fatigués : pleurs avant 2h du matin : c'est lui qui gère, après 2 h, c'est moi. L'horaire a été défini en fonction de nos capacités respectives de réendormissement.
Je pense très sincèrement que quelque soit l'âge de l'enfant, même jusqu'à l'adolescence, il ne faut pas les laisser pleurer seuls. Laisser un petit pleurer dans son coin est à mon sens de la maltraitance choisie, une volonté d'affirmer sa supériorité sur l'enfant, voire un plaisir malsain de l'adulte.
Qui d'entre nous n'a jamais entendu "tu l'as bien mérité" ou pire " continue et tu vas savoir pourquoi tu pleures"? Je l'ai même entendu adressé à un bébé.
Il y a certes des "degrés d'urgence" quand on répond à des pleurs de faim, de tristesse, de peur, de colère mais tous doivent avoir une réponse de l'adulte.
Même un enfant qui pleure parce qu'il a été grondé doit être consolé à un moment donné.
Quant à la gestion de la fatigue, ou de l'énervement, cela peut devenir un réel problème, surtout pour les parents isolés qui n'ont personne pour prendre le relais, notamment la nuit.
Je ne pense pas comme vous que les parents veulent "façonner" leurs enfants (pas dans la gestion des pleurs en tout cas) mais plutôt qu'ils veulent les avantages sans les inconvénients. Avant d'être parent, on ne sait pas à quel point notre vie va être bouleversée : beaucoup de parents n'arrivent pas à s'adapter à leur tout petit, et veulent que le bébé s'adapte à eux.
Et j'ai lu le hors série, je le recommande également!

Grégory B. le 24/07/2015 à 13:17

J'ai une petite fille de 10 mois, qui se réveille plusieurs fois la nuit en pleurant. Avec ma femme, on ne s'imagine pas la laisser pleurer toute seule, même si nous sommes épuisés, ce qui nous importe c'est le bien-être de notre fille avant tout. Mais cela n'est pas très bien perçu dans notre entourage, comme dans le commentaire précédent on nous dit qu'elle doit apprendre à gérer ses frustrations, mais je pense que c'est d'abord l'adulte qui doit gérer sa frustration de ne pas pouvoir dormir autant qu'il le souhaite, ou sa frustration de ne pas pouvoir regarder un bon film jusqu'au bout ... J'ai l'impression que les parents veulent façonner un enfant pour qu'il soit comme ci ou comme çà, et du coup ne laissent pas l'enfant être qui il est vraiment.
Le hors-série "Pour une enfance joyeuse" est à recommander absolument !
Merci Kaizen.

V.villard le 10/06/2015 à 17:47

J'ai dormi les 6 premiers mois avec mes enfants dans le même lit, j'ai répondu à tous leurs pleurs, ils étaient en écharpe quand ils avaient besoin de câlins et aujourd'hui ils sont seuls dans leur chambre sans crainte. Ils ne sont pas devenus pour autant des enfant capricieux, au contraire je les sens apaisés... bien dans leurs baskets. Ça fait du bien d'entendre un professionnel avoir ces paroles...

Elodie B le 04/06/2015 à 13:31

Je ne suis pas d'accord avec vous car la frustration se travaille différemment!
Prendre en compte les pleurs de son bébé comme une expression de ses émotions et de ses sentiments ne va pas entacher sa possibilité à gérer la frustration.
D'ailleurs, la frustration ne s'apprend pas dans les premier mois de vie! chaque chose en son temps!
Mme Guéguen ne dit pas de céder face à des pleurs mais bien de les accompagner comme une forme d'expression. Mais il ne faut pas oublier, même si c'est peu connu pour l'instant, qu'un tout petit ne fait pas de caprice!!!
Pour moi, les besoin vitaux d'un bébé c'est d'être nourri, propre mais SURTOUT apaisé et rassuré!!!!

valerie le 29/05/2015 à 18:11

WAOU enfin deculpabilisée de ce que j'ai fait avec mes enfants,merci!!!

LOUX le 21/05/2015 à 21:45

Bonjour Cathia,

Votre commentaire m'interpelle ; peut-être n'avez vous pas compris le message de Mme Gueguen et des neuro-scientifiques cités ; Il s'agit justement de ne pas nous limiter à soutenir les enfants dans leurs seuls besoins physiologiques apparents mais bien de prendre en compte toute souffrance, tout pleur qu'il soit lié à une gène,à la faim ou même à la frustration, car le bébé n'est pas encore équipé à les surmonter seul du fait de l'immaturité de son cerveau.
Ce qui parait anodin pour un adulte peut être vécu comme un cauchemar pour un tout petit.

Il me semble en vous lisant que votre avis est qu'il est plus épanouissant pour un adulte de ne pas "répondre à tous les pleurs ". Je le déplore sincèrement.

Cathia le 21/05/2015 à 16:55

Je comprends ce qui est dit par Mme Guéguin, toutefois je ne souscris pas totalement à ses propos. La gestion de la frustration et de la non immédiateté des réponses (maux courants des jeunes adultes) commencent dès le plus jeune âge. Dès lors que l'enfant n'est pas en danger et que ses besoins vitaux sont pourvus, on est autorisé à ne pas répondre à tous les pleurs d'un bébé sans pour autant être des parents qui ne seraient pas à l'écoute de son enfant. L'épanouissement d'un enfant passe par une relation enfant/parent harmonieuse et équitable.

Raymond SAMUEL le 20/05/2015 à 19:47

Bonjour,
Significatifs de notre mentalité française ces titres récurrents :
- Pour ou contre la fessée ? (Arte)
- Rien ne prouve l'utilité ou non de la fessée. (Science et vie)
- Faut-il laisser pleurer un bébé la nuit ?

Quand donc, pour tous, "pour ou contre la fessée ?" équivaudra à "Pour ou contre le viol ?" par exemple.
Remarquez aussi "l'utilité". La fessée est mesurée uniquement pour sa capacité à faire obéir l'enfant, au bénéfice de l'adulte. On ne s'est pas demandé si elle pouvait être nocive pour l'enfant.

Fesser un enfant, lui apprendre l'obéissance, laisser pleurer un bébé la nuit, n'ont même pas de connotation négative encore en 2015 !