19.4 C
Paris
dimanche 15 juin 2025
spot_img

Parentalité positive : éduquer sans crier, c’est possible

Face aux cris, aux conflits et aux tensions du quotidien, beaucoup de parents se sentent dépassés. Et culpabilisent. Pourtant, éduquer sans crier, sans punir systématiquement, tout en posant un cadre clair, c’est non seulement possible… mais efficace. La parentalité positive n’est pas une méthode miracle, mais un changement de posture — qui commence par soi.

Le matin, il ne veut pas s’habiller. Le soir, elle hurle pour ne pas se laver. Et à table, il jette les brocolis par terre. Chaque parent connaît ces moments où la patience s’effondre. Le cri surgit, réflexe de fatigue ou de panique, dans l’espoir que cela “marche”. Mais très vite, il laisse place à la culpabilité. Est-ce que je fais bien ? Pourquoi je n’y arrive pas ?

La parentalité positive ne prétend pas supprimer les conflits — ils font partie de la vie. Mais elle propose une autre manière de les vivre : plus consciente, plus respectueuse, plus constructive. Son principe central ? Allier bienveillance et fermeté, en respectant à la fois les besoins de l’enfant… et ceux du parent.

Ce mouvement s’appuie sur les travaux des neurosciences affectives, portés par des chercheuses comme Catherine Gueguen, et sur l’héritage de pédagogies alternatives (Montessori, Faber & Mazlish, Filliozat…). Ce qu’il nous dit, c’est que le cerveau de l’enfant n’est pas encore mûr pour gérer ses émotions, ses frustrations, ses pulsions. Ce n’est pas qu’il “fait exprès” : c’est qu’il ne peut pas encore faire autrement.

Alors que fait-on ? On commence par se mettre à hauteur, au propre comme au figuré. Éduquer sans crier, ce n’est pas céder ; c’est chercher à comprendre plutôt que contrôler. C’est proposer une alternative au “je t’ordonne donc tu obéis” : “Je t’accompagne pour que tu comprennes.” Ce n’est pas plus mou, c’est plus exigeant.

Il ne s’agit pas d’être un parent parfait. Cela n’existe pas. Il s’agit d’accepter ses propres limites, ses moments de fatigue, de colère, d’agacement — mais de les vivre en conscience. Quand on sent que la tension monte, mieux vaut dire “je sors de la pièce pour ne pas crier” que de hurler et regretter ensuite. C’est un exemple fort : celui d’un adulte qui se connaît, qui se régule, et qui enseigne par son comportement.

Cette posture demande des outils concrets :
– Des routines claires, pour sécuriser les enfants et prévenir les conflits
– Une écoute active, pour entendre les émotions derrière les comportements
– Une communication sans violence, qui remplace les menaces par des demandes claires
– Et surtout, du temps pour soi, car on ne peut pas prendre soin de ses enfants si l’on est épuisé

Il ne s’agit pas de changer du jour au lendemain, mais de commencer par une chose simple : observer. Comment je réagis quand je suis à bout ? Qu’est-ce que je reproduis de mon propre passé ? Et quelle autre voie serait possible ici ? Chaque moment de tension devient une occasion d’apprentissage, pour l’enfant… et pour le parent.

ARTICLES CONNEXES

NOUS SUIVRE

180,000FansJ'aime
19,700SuiveursSuivre
18,200AbonnésS'abonner
- Publicité -spot_img

DERNIERS ARTICLES