19 C
Paris
vendredi 18 juillet 2025
spot_img

Pourquoi nos récits façonnent l’écologie de demain

On parle d’adaptation, de régulation, de scénarios carbone. Mais qu’en est-il de nos récits ? De ce que nous racontons sur le monde, sur nous, sur demain ? Dans la transition écologique, il manque souvent une brique essentielle : l’imaginaire. Ce que nous rêvons, espérons, redoutons. Cette part invisible qui oriente pourtant nos actions, nos peurs, nos engagements.
Voici une tribune pour dire que changer le monde passe aussi par changer de récit — pas seulement de modèle économique.

Les lois ne suffisent pas si l’imaginaire reste inchangé

On peut adopter un plan climat, interdire les plastiques, limiter les émissions. Mais si, dans nos esprits, la nature reste un décor, le progrès une accumulation, et la réussite une conquête, alors rien ne changera vraiment.

Car derrière chaque action humaine, il y a une histoire qu’on se raconte.
L’histoire de la croissance infinie. L’histoire de l’individu tout-puissant. L’histoire du vivant comme ressource, non comme relation.
Ces histoires sont devenues des normes. Elles ne se discutent même plus. Elles s’infiltrent dans les politiques, les algorithmes, les publicités. Elles façonnent nos désirs.

Ce que nous devons transformer, ce n’est pas seulement le réel : c’est notre façon de l’habiter

Aujourd’hui, beaucoup se battent contre l’effondrement écologique. Mais combien résistent aussi à l’effondrement symbolique ?
Le langage technocratique nous assèche. Les chiffres nous dépassent. Le politique semble suspendu.
Alors surgissent de nouveaux récits, plus lents, plus sensibles, plus ancrés. Ils parlent de plantes qui soignent, de lieux qui s’ensauvagent, de gestes minuscules mais féconds. Ils ne disent pas “il faut” : ils montrent ce qui peut être. Ce qui pourrait advenir.

Raconter pour relier, pas pour distraire

Dans les mouvements de transition, dans les oasis, dans les cercles d’écopsychologie, un mot revient souvent : réenchanter.
Non pas nier la gravité du moment, mais retrouver une capacité à s’émerveiller, à désirer autrement.
Le récit devient alors un fil de reliance entre générations, entre mondes, entre ce qui est et ce qui reste à inventer.

Ce n’est pas un luxe. C’est une urgence culturelle.

Les récits ne changent pas le monde à eux seuls. Mais rien ne change sans eux.
Alors à l’heure des points de bascule, peut-être faut-il rouvrir les carnets, les contes, les mots qui parlent au cœur.
Non pour fuir le réel. Mais pour y planter des graines.

ARTICLES CONNEXES

NOUS SUIVRE

180,000FansJ'aime
19,700SuiveursSuivre
18,200AbonnésS'abonner
- Publicité -spot_img

DERNIERS ARTICLES