Mi-mai et le cerveau en vrac…
Le printemps avance, les journées s’allongent… et pourtant, beaucoup se sentent plus tendus que jamais. À mi-parcours de l’année, la charge mentale explose, les nerfs lâchent, la concentration flanche. Au croisement de l’année scolaire, du stress professionnel, du trop-plein numérique et de la météo changeante, le mois de mai est un moment de bascule pour notre santé mentale. Et si c’était justement le bon moment pour ralentir, observer, et se préserver avant l’été ?
Mai : un mois en apparence doux… mais exigeant
Sur le papier, mai semble propice à la détente : jours fériés, soleil qui revient, jardins en fleurs… Pourtant, les signaux d’alerte psychique sont nombreux à cette période :
- épuisement émotionnel après des mois de tension
- perte de motivation, de concentration ou de mémoire
- irritabilité, hypersensibilité, fatigue au réveil
- sentiment d’urgence diffuse (“il faut tout boucler avant l’été”)
Selon une étude de Santé Publique France (2022), près d’un tiers des actifs déclarent se sentir “au bord du craquage” entre avril et juin, en particulier les femmes et les jeunes parents.
Comprendre la fatigue mentale : quand le cerveau sature
La fatigue mentale, ce n’est pas seulement être fatigué. C’est un état d’usure cognitive, souvent invisible, mais bien réel. Elle survient quand le cerveau :
- est sollicité sans pause (réunions, écrans, notifications…)
- gère trop de tâches simultanées
- ne dispose d’aucun espace de régénération mentale
Ce phénomène est aggravé par le multitâche, l’absence de transitions, la charge émotionnelle non exprimée et l’impossibilité de “débrancher”.
Comment détecter les signaux d’alerte ?
Symptômes fréquents | Ce qu’ils traduisent |
---|---|
Difficulté à se concentrer | Surcharge cognitive |
Baisse de la motivation | Besoin de repos non écouté |
Hypersensibilité, pleurs faciles | Système nerveux saturé |
Tensions musculaires, insomnies | Corps en alerte chronique |
Besoin de tout contrôler | Anxiété masquée |
Que faire pour se protéger avant l’été ?
Il ne s’agit pas d’attendre les vacances pour aller mieux. Il est possible de créer de petites ruptures réparatrices dès maintenant :
Établir des sas de transition
Entre deux tâches, entre le travail et la maison : 5 minutes sans écran, sans tâche active. Juste respirer, marcher, regarder par la fenêtre.
Pratiquer le tri mental
Chaque semaine, noter : ce qui est “urgent”, “important”, ou “illusoire”. Et oser enlever des choses.
Baisser le volume numérique
Notifications désactivées, pauses sans écran, soirées “hors ligne”… Le cerveau retrouve de l’espace.
Revenir au corps
Danser, marcher pieds nus, nager, s’étirer. Les gestes simples ont un effet direct sur le système nerveux autonome.
Dire non (même doucement)
Un “non” aujourd’hui peut être une vraie prévention pour demain.
Et si mai devenait un mois pour souffler ?
Plutôt que de courir vers l’été déjà à bout, pourquoi ne pas faire de mi-mai un point d’attention et de prévention ? Réduire les attentes, retrouver du sens dans l’ordinaire, écouter ce que notre esprit nous murmure… Il ne s’agit pas de tout changer. Mais de choisir ce qu’on ne veut plus subir.
Parfois, ralentir un peu aujourd’hui, c’est s’éviter un mur demain.