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samedi 3 mai 2025
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Parentalité positive : simple et humain

Et si on arrêtait de vouloir être des parents parfaits ? La vraie force de la parentalité positive

La parentalité positive, ce n’est pas crier moins fort ou punir plus doucement. Ce n’est pas une méthode magique ni une to-do list émotionnelle. C’est une posture intérieure, qui cherche à construire une relation de confiance, de respect et de coopération avec son enfant. Mais dans un monde saturé d’injonctions éducatives, elle peut aussi devenir un nouveau fardeau. Comment retrouver le sens profond de cette démarche ? Et surtout : comment l’habiter, imparfaitement, mais sincèrement ?

Une autre vision de l’éducation

Née dans les années 1980 sous l’influence de psychologues comme Haim Ginott, Thomas Gordon ou encore Isabelle Filliozat, la parentalité positive remet en cause les modèles traditionnels fondés sur l’obéissance, la punition et l’autorité verticale. Elle repose sur un principe simple : un enfant n’a pas besoin d’être contrôlé pour bien faire, mais d’être guidé, écouté, sécurisé.

La recherche en neurosciences affectives (Daniel Siegel, Catherine Gueguen) confirme que les enfants apprennent mieux dans un climat d’attachement sécure, où leurs émotions sont accueillies plutôt que niées, et où les adultes incarnent des modèles de régulation émotionnelle.

Mais alors… pourquoi est-ce si dur ?

Beaucoup de parents adhèrent à ces idées avec enthousiasme. Mais dans la réalité du quotidien – fatigue, charge mentale, crises, pleurs, travail – l’écart entre l’idéal et le vécu peut être immense. La parentalité positive, si elle est mal comprise, peut devenir une source de culpabilité supplémentaire.

Le problème, c’est qu’on confond souvent posture bienveillante et perfection émotionnelle. Or, la parentalité positive ne dit pas qu’il ne faut jamais se fâcher. Elle invite simplement à le faire en conscience, avec respect, sans violence ni humiliation.

Une posture, pas une performance

Adopter une parentalité positive, ce n’est pas réussir à appliquer une méthode. C’est accepter d’être en chemin. C’est oser dire : “Je suis désolé·e”, “Je me suis trompé·e”, “On recommence”. C’est se connecter à l’enfant qu’on a en face de soi, pas à l’idée qu’on s’en fait.

Ce que cela peut changer :

Avant (réflexe classique)Après (posture positive)
“Arrête de pleurer tout de suite”“Tu es triste, tu veux m’en parler ?”
“Va dans ta chambre, tu reviendras quand tu seras calme”“Je suis là. On respire ensemble.”
“Tu n’écoutes jamais rien !”“C’est important pour moi que tu entendes ce que je dis.”

L’enfant ne devient pas parfait. Le parent non plus. Mais le lien, lui, devient plus solide, plus souple, plus vivant.

Des outils simples, et surtout humains

Il n’y a pas de baguette magique. Mais il existe des gestes, des mots, des rythmes qui nourrissent cette relation :

  • Les temps d’écoute exclusive : 10 min par jour où l’enfant est seul décideur du jeu ou de l’activité.
  • Les routines ritualisées : elles rassurent et permettent de coopérer sans cris (tableaux, pictogrammes…).
  • La verbalisation des émotions : pour aider l’enfant à se repérer dans ce qu’il vit.
  • L’auto-empathie du parent : s’autoriser à dire “je suis fatigué·e, je vais m’isoler 5 minutes pour souffler”.

Et quand tout explose ? On répare. On demande pardon. On montre qu’on est humain. C’est déjà éducatif.

Témoignage – Pierre et Maïa, parents de trois enfants

Se reconnecter à soi pour mieux être parent

La parentalité positive commence par soi. Par notre propre capacité à reconnaître nos besoins, nos limites, nos blessures aussi parfois. Beaucoup de parents reproduisent sans le vouloir des schémas éducatifs douloureux. Mettre de la conscience dans ces mécanismes, c’est se libérer – et offrir à son enfant une autre voie.

Les cercles de parole, les groupes de soutien, la lecture, la thérapie, la méditation peuvent accompagner cette démarche. Pas pour être de meilleurs parents. Mais pour être plus présents, plus ajustés, plus sereins.

Et si la parentalité positive n’était pas un objectif à atteindre, mais une boussole ? Une manière d’orienter ses gestes, ses paroles, ses choix vers plus de respect, plus d’écoute, plus de lien. Une posture faillible, mais précieuse. Humble, mais puissante.

Et si on osait être des parents assez bons, plutôt que des parents parfaits ?

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