Envoyer un mail, regarder une vidéo, stocker ses fichiers dans le cloud… des gestes quotidiens qui paraissent anodins. Et pourtant, le numérique pollue, en silence. Invisible à l’œil nu mais bien réel, son impact écologique explose. Derrière les écrans, ce sont des serveurs énergivores, des métaux rares, des milliards de données stockées. Et une empreinte carbone qui dépasse celle du secteur aérien. Bonne nouvelle : des solutions existent, à portée de clic.
Un impact massif… et méconnu
Le numérique représente aujourd’hui 4 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, et ce chiffre pourrait doubler d’ici 2025. En France, selon l’ADEME, un·e internaute produit en moyenne 350 kg de CO₂ par an uniquement via ses usages numériques.
Contrairement à une idée reçue, le streaming, le cloud et les vidéos sont plus polluants que la fabrication des terminaux. Une heure de visionnage sur Netflix génère par exemple plus de CO₂ qu’un trajet en voiture de quelques kilomètres.
Ce que l’on appelle la pollution numérique vient de plusieurs sources :
- La fabrication des appareils (extraction, production, transport)
- L’énergie nécessaire pour les faire fonctionner
- Les centres de données (datacenters) et réseaux qui traitent et transmettent nos données 24h/24
- La surconsommation logicielle : mises à jour, stockage illimité, applis inutiles
La sobriété numérique, une nécessité écologique
La sobriété numérique, ce n’est pas renoncer à la technologie. C’est utiliser le numérique avec discernement, pour en faire un outil au service de nos valeurs, plutôt qu’un réflexe automatique.
Cela commence par des choix simples, qui peuvent réduire l’impact d’un tiers ou plus sans changer radicalement notre confort :
- désactiver la lecture automatique des vidéos
- supprimer les mails inutiles
- limiter le stockage dans le cloud
- éteindre les appareils au lieu de les laisser en veille
- passer au wifi plutôt que la 4G
Selon The Shift Project, la vidéo en ligne représente plus de 80 % du trafic mondial de données. La réduire ne veut pas dire s’interdire tout loisir, mais apprendre à choisir.
Repenser notre rapport aux écrans
La sobriété numérique va aussi au-delà des chiffres. C’est une écologie de l’attention, une manière de retrouver de l’espace mental, du temps, du lien.
Se demander : ai-je besoin de cette appli ? Est-ce que je peux appeler plutôt qu’envoyer un vocal ? Est-ce que je dois vraiment filmer cette scène ou simplement la vivre ?
Cela ne demande ni révolution, ni perfection. Juste de la conscience. Et parfois, le plus grand geste écologique, c’est de débrancher.
