Avec la rentrée vient l’automne, saison des marchés colorés, des vergers généreux et des potagers pleins à craquer. Courges, pommes, champignons, noix, choux… l’abondance végétale se déploie dans nos assiettes. Pourtant, au milieu de cette richesse, une question persiste : d’où viennent vraiment nos aliments ?
De plus en plus de citoyens choisissent les circuits courts, ces filières qui privilégient un lien direct entre producteurs et consommateurs. AMAP, fermes ouvertes, marchés paysans, groupements d’achats solidaires… Ces initiatives locales se multiplient, portées par l’envie de mieux manger, de soutenir l’économie du territoire et de réduire l’empreinte écologique de nos repas.
🌱 Les circuits courts en plein essor
Les chiffres confirment la tendance : en France, plus de 20 % des exploitations agricoles vendent désormais une partie de leur production en circuit court (source : Ministère de l’Agriculture). Un chiffre en hausse constante, surtout depuis la crise sanitaire qui a renforcé l’appétit pour le local.
Les circuits courts ne se résument pas à l’achat en ferme. Ils prennent mille visages :
- AMAP (Associations pour le maintien d’une agriculture paysanne) : les adhérents s’engagent sur la durée à acheter un panier de produits, assurant un revenu stable aux producteurs.
- Drive fermiers : des plateformes locales en ligne qui centralisent les commandes et permettent de récupérer son panier hebdomadaire.
- Marchés solidaires : installés dans les quartiers urbains, ils rapprochent des producteurs ruraux et des habitants citadins.
- Cantines scolaires et restaurants collectifs : de plus en plus engagés dans des approvisionnements courts et de saison.
À Lille, la coopérative “Court-Circuit” regroupe déjà plus de 5 000 adhérents, livrant chaque semaine des produits bio et locaux. À Marseille, l’initiative “Les Paniers marseillais” fédère plus de 50 associations de quartier autour de maraîchers locaux. Ces dynamiques locales sont autant de réponses concrètes à la demande croissante d’alimentation durable.
🍂 Des recettes d’automne qui racontent le territoire
Au-delà de l’achat, les circuits courts invitent à redécouvrir la richesse de la cuisine de saison. L’automne est l’occasion de préparer des plats simples, nourrissants et inspirés par les récoltes du moment.
- Une soupe de potimarron relevée de noix grillées.
- Un gratin de chou kale et pommes de terre du terroir.
- Une tarte rustique aux pommes et poires locales.
Ces recettes ne sont pas seulement délicieuses. Elles incarnent une philosophie : manger moins transformé, retrouver le goût des aliments, renouer avec les saisons.
« Quand je cuisine mes légumes de l’AMAP, j’ai l’impression de faire partie d’un cycle naturel », témoigne Hélène, habitante de Toulouse. « Je sais qui les a cultivés, je connais leurs prénoms, leurs champs. C’est une nourriture qui a une histoire. »
🏫 Les cantines scolaires en première ligne
Les circuits courts gagnent aussi du terrain dans la restauration collective. Plusieurs communes, inspirées par la loi EGAlim, expérimentent des menus où les produits locaux et bio représentent une part croissante.
À Mouans-Sartoux (Alpes-Maritimes), pionnière du genre, la cantine municipale sert chaque jour 100 % de repas bio et locaux aux enfants. Un modèle qui a inspiré de nombreuses collectivités.
En cette rentrée 2025, d’autres villes suivent l’exemple en contractualisant directement avec des agriculteurs de leur territoire. Résultat : une alimentation plus saine pour les enfants, un revenu plus stable pour les producteurs, et une empreinte carbone réduite.
🌍 Circuits courts : un levier écologique et social
Soutenir les circuits courts, ce n’est pas seulement changer sa manière de consommer : c’est transformer l’économie alimentaire.
- Sur le plan écologique : moins de transport, donc moins d’émissions de CO₂ ; une meilleure valorisation des produits de saison ; moins d’emballages superflus.
- Sur le plan social : des liens renforcés entre citadins et ruraux ; des revenus mieux répartis ; des dynamiques collectives qui redonnent vie aux territoires.
- Sur le plan culturel : une redécouverte des savoir-faire culinaires locaux et des variétés anciennes souvent absentes des supermarchés.
L’automne, avec son abondance naturelle, nous rappelle que l’alimentation durable n’est pas une contrainte, mais une célébration du vivant.

✨ Faire de l’automne une saison engagée
Redécouvrir les circuits courts à l’automne, c’est retrouver une cohérence entre ce que nous mangeons et ce que la terre nous offre. C’est un geste à la fois simple et puissant : en choisissant son panier hebdomadaire, en cuisinant une soupe de légumes de saison, en soutenant un maraîcher local, chacun participe à un mouvement plus vaste.
Dans une époque marquée par l’incertitude climatique et sociale, ces petites décisions deviennent des actes politiques, joyeux et solidaires.
Et si la rentrée devenait l’occasion d’ancrer dans nos vies une nouvelle habitude : celle de manger local, de saison, et de donner du sens à chaque repas ?