Macérats solaires, hydrolats, baumes aux plantes… L’été est la saison idéale pour renouer avec les remèdes maison. Voici une trousse de soins naturels à créer soi-même, en lien avec les plantes locales, les gestes simples et le soin joyeux.
Quand l’été s’installe, il invite à ralentir, à s’alléger, à s’exposer — mais aussi à se protéger. Soleil, chaleur, piqûres, petites brûlures ou digestion paresseuse… les fragilités estivales sont spécifiques, mais souvent bénignes. Et si, plutôt que de courir en pharmacie, on ouvrait la porte à une autre approche ? Des soins maison, simples, sensoriels, et profondément naturels.
Créer sa trousse d’été naturelle, ce n’est pas juste faire des économies. C’est retrouver une forme d’autonomie, de lien aux plantes locales, de douceur pour soi et ses proches. C’est renouer avec une tradition oubliée : celle des gestes du quotidien qui soignent sans chimie, dans le respect des rythmes et de l’environnement.
Pourquoi faire soi-même ses soins d’été ?
L’été est la saison idéale pour explorer les remèdes maison :
- Les plantes sont abondantes et faciles à cueillir,
- Le soleil permet des macérations douces (macérats huileux),
- Le corps est plus réceptif, moins enfermé,
- Les besoins sont ciblés et peu complexes.
C’est aussi une manière de ralentir, de mettre les mains dans la matière, d’écouter ses sensations. Loin de l’urgence, ces remèdes s’élaborent avec patience : ils infusent, reposent, se filtrent, s’embaument. Chaque soin devient un rituel, un geste de présence.
Et contrairement à une idée reçue, ces préparations ne demandent ni matériel sophistiqué, ni formation d’herboriste. Quelques bocaux, une huile végétale bio, quelques plantes, un linge propre… et du temps.
Les indispensables de la trousse estivale naturelle
Voici une sélection de 5 préparations simples, à base de plantes faciles à trouver (cueillette sauvage ou herboristerie), pour répondre aux petits maux de l’été.
Préparation | Plantes utilisées | Usage principal |
---|---|---|
Macérat solaire de millepertuis | Fleurs de millepertuis + huile d’olive | Apaisant après-soleil, coups de soleil, brûlures |
Hydrolat de menthe poivrée (distillation ou achat) | Mentha piperita | Rafraîchissant, digestif, antinauséeux |
Baume cicatrisant lavande–calendula | Fleurs séchées + cire d’abeille + huile | Piqûres, éraflures, peaux irritées |
Tisane verveine–camomille | Feuilles/fleurs | Apaisante, digestive, anti-insomnie |
Roll-on anti-moustiques | HE citronnelle + lavandin + alcool + huile végétale | Prévention naturelle des piqûres |
⚠️ Toujours vérifier les précautions d’usage des huiles essentielles, surtout chez les enfants, femmes enceintes et personnes photosensibles.

3 rituels d’été à créer soi-même
1. Le bain de pieds frais aux plantes
En cas de jambes lourdes, de retour de balade, de surchauffe : remplir une bassine d’eau tiède, ajouter une poignée de feuilles de menthe ou de romarin fraîches, quelques gouttes d’hydrolat de géranium ou de lavande. Y plonger les pieds 10 à 15 min. Un soulagement immédiat.
2. L’infusion solaire
Dans un bocal en verre, placer 1 c. à soupe de plantes sèches (mélisse, verveine, tilleul, fleur d’hibiscus…) et 500 ml d’eau. Laisser infuser plusieurs heures au soleil. À boire frais avec un zeste de citron : délicieux, vivant, doux.
3. Le massage du soir à l’huile de calendula
Après une journée d’exposition, masser jambes, bras et nuque avec une huile maison infusée (macérat de calendula ou lavande) : nourrit, répare, calme. Peut s’accompagner d’un geste de gratitude à son corps pour la journée vécue.
Matériel de base pour commencer
- Bocaux en verre (type confiture, lavés et séchés)
- Huiles végétales bio (olive, tournesol, macadamia, amande douce…)
- Cire d’abeille ou végétale (pour les baumes)
- Petites bouteilles en verre foncé (pour conserver les préparations)
- Filtre à café ou linge fin
- Étiquettes et feutres
Et surtout : des plantes fraîches, locales, cueillies avec éthique (pas en zone polluée, pas en excès, jamais sans reconnaissance).
Une autre manière de prendre soin
Ces gestes, loin d’être anecdotiques, forment une écologie du soin. Ils remettent le corps en lien avec les saisons, le local, la matière vivante. Ils permettent aussi de transmettre aux enfants, de faire ensemble, de retrouver la lenteur dans l’attention portée à soi.
On ne remplace pas un traitement médical. On ouvre un autre espace : celui de la prévention douce, de l’écoute des signaux, de la régulation naturelle. En cela, les remèdes maison sont autant des soins que des choix culturels.
Et si l’été redevenait la saison du soin simple ?
Plutôt que d’acheter des produits conditionnés, parfois agressifs ou inutiles, pourquoi ne pas redonner une place à ces savoirs accessibles, transmis de génération en génération ? C’est aussi un acte de résistance : contre la dépendance aux solutions toutes faites, contre la perte de lien au vivant, contre la standardisation du soin.
Faire un macérat solaire, ce n’est pas revenir en arrière. C’est avancer autrement, avec les mains, le cœur et la terre.